Too woke to f***

Too woke to f***

J’ai du mettre fin à un contrat un jour — et les 4 000$ qui venaient avec — parce que la cliente me trouvait trop ‘woke’.

J’ai perdu des ventes et des abonnés dans les dernières années, parce que soudainement j’étais devenue trop ‘spirituelle’.

J'ai eu des demandes de remboursement par le passé, parce que le titre de mon courriel n’a pas plu. Ou parce que j’ai mal utilisé un terme.

Hey, il y a quelques semaines, alors que j’étais invitée à intervenir dans un événement, une personne que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam commentait à quel point elle ne ‘m’aimait vraiment pas, moi et mon arrogance’.

Bref, la peur de se faire rejeter?

Je connais.

La peur d’être too much?

Je connais.

La peur de s’ouvrir la gueule et dire la mauvaise chose, avec le mauvais ton, et le mauvais timing?

Je connais.

Et je sais de premier ordre à quel point que c’est une peur qui paralyse tellement de femmes brillantes, drôles et profondes de prendre la place, de dire leur opinion et de s’exprimer publiquement.

Parce que oui, c’est vrai qu’on est scrutées à la loupe.

Et oui, il y a des gens qui cherchent juste LA raison de nous rabaisser, nous et notre travail. Afin de… quoi?

Nourrir leur ego? Se sentir supérieurs? Se donner une raison de ne pas acheter de nous?

Ce n’est même pas de leur faute parfois; la société patriarcale leur a appris de requérir la perfection des femmes, et rien de moins. Surtout des femmes qui réussissent à assumer -- et demander! -- qu'on les rémunère.

Donc ton perfectionnisme? Il fait parfaitement de sens.

Ta peur de te montrer? Aussi.

Mais tu sais quoi?…

Ton business n’est pas une démocratie

S’il y a bien une chose que j’ai réalisé avec les années, c’est que mon business = mon safe space.

Pas celui de l’ultra-militante qui a peur de se faire cancel par sa clique de harpies si elle ne me critique pas ouvertement.

Pas celui de la maman épuisée et tirée aux 4 épingles qui ne se laisse pas le droit à l’erreur et donc s’assure de la laisser à personne non plus.

Pas celui des sangsues professionnelles qui ne sont juste là pour extraire un max de ma “valeur”, tant et aussi longtemps que mes besoins ou mes opinions ne les sortent pas de leur zone de confort.

Mon entreprise est conçue pour attirer, servir et évoluer avec des personnes qui m’aiment, me respectent et veulent encore PLUS de moi... exactement telle que je suis aujourd'hui.

Désormais, à chaque fois qu’une de ces personnes quitte mon univers, je prends le temps d’inspirer et d’expirer longuement afin de bien ressentir comment mes espaces — que ce soit mon infolettre, mes groupes ou les pensées dans ma tête — sont devenus encore plus safe tout d’un coup…

Donc pour toi qui a peur des désabonnements, des demandes de remboursement, des mots méchants laissés sous tes publications, je voulais simplement te rappeler que de repousser ceux qui ne t'apprécient pas est un magnifique cadeau que tu te fais.

Car à la fois tu t’honores dans ton humanité (concept à la mode, mais étonnamment, si peu populaire), et à la fois tu augmentes le ratio de personnes qui t'apprécient réellement pour qui tu es.

Exercice d’intégration : ton conseil de dissidence

Voici un exercice qui m’a beaucoup servi dans ma vie de femme entrepreneuse avec une grande gueule et des opinions.

1. Identifie l’une des choses qu’on te reproche le plus souvent ou qu’on te demande souvent (de façon bienveillante ou non) de taire, de minimiser ou de changer. En gros, quelque chose que tu n’as pas l’impression pouvoir exprimer de façon safe dans ta vie. Truc : c’est souvent ce que tu passes le plus d’énergie à fixer ou masquer.

Ex. dans mon cas, c’est mon intensité. Intensité de conversation, d’émotion, de passion… Ça ne passait généralement ni dans le marché du travail, ni dans la majorité de mes relations.

2. Trouve un personnage — fictif ou réel — qui représente bien cette qualité ou caractéristique au point où s’en est sa ‘marque de commerce’. Quelqu’un qui ne serait pas ce quelqu’un sans cette qualité.

Ex. S’il y a bien quelqu’un qui assume son intensité et sa bizarrerie, c’est Morticia Addams.

3. Ajoute cette entité dans ton “Conseil Interne de Dissidence (CID)”. Tu connais l’expression WWJD (What Would Jesus Do)? La prochaine fois qu’on te reproche ce quelque chose, au lieu de passer des heures à te morfondre, tourne-toi vers ton CID. Tu vas voir, ça fait des miracles.

Si ça te dis, je te propose un défi pour demain : rédige une publication sur cette qualité qu’on te reproche et qui est un de tes superpouvoirs. OU parle-nous de cette qualité en faisant l'hommage de ton personnage inspirant. Rappelle-nous pourquoi on a besoin de plus de ça dans nos vies et dans nos entreprises.